AFRICA INVESTMENT CONFERENCE



juil. 28, 2020


DE MONSIEUR LE MINISTRE AUPRES DU PREMIER MINISTRE, CHARGE DE LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE SUR :

« LES PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES DE LA CÔTE D’IVOIRE »

Salutations

1. Monsieur Sim Tshabalala - Chief Executive of Standard Bank Group,

2. Monsieur Joël Touré - Directeur Général de Stanbic Bank Côte d’Ivoire,

3. Mesdames et Messieurs les représentants de Industrial and Commercial Bank of China (ICBC),

4. Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions multilatérales et bilatérales de développement ;

5. Mesdames et Messieurs les représentants des institutions et Organisations professionnelles,

6. Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises ;

7. Chers invités ;

Avant tout propos, je voudrais, aux noms de SEM Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, de SEM Daniel Kablan DUNCAN, Vice-Président et de SEM Amadou Gon COULIBALY, Premier Ministre, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Chef du Gouvernement, saluer votre présence à la 10ème édition de : « AFRICA INVESTOR CONFERENCE » et remercier les organisateurs pour l’honneur que vous faites à la Côte d’Ivoire de participer à cette conférence.

Mesdames et Messieurs,

Cette conférence que j’ai le plaisir d’ouvrir aujourd’hui et à laquelle vous avez bien voulu participer, a pour thème : « LES PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES DE LA CÔTE D’IVOIRE »

En ce qui concerne le contexte macro-économique,

La Côte d’Ivoire a enregistré de 2012 à 2019 un taux de croissance économique moyen annuel de 7% contre 0,8% entre 2000 et 2011. Cette dynamique impulsée par les investissements et les réformes stratégiques a permis au Gouvernement, d’améliorer significativement les indicateurs socio-économiques.

Le secteur primaire a enregistré une croissance de 4% sur la période 2016-2019 soutenue par l’agriculture vivrière et le secteur de l’élevage. L’Agriculture à elle seule représente 22% du PIB ;

Le secteur secondaire quant à lui a connu une croissance moyenne de 10% entre 2016 et 2019, notamment grâce à l’industrie manufacturière, la production et le raffinage de pétrole et de gaz, la production d’électricité, l’agro-alimentaire et les Bâtiments et Travaux Publics (BTP) ;

Le secteur tertiaire, prépondérant avec environ 55% du PIB, est dominé par les télécommunications, les transports (portuaire et aérien), la distribution et les activités financières. Le secteur des services lui a enregistré une croissance moyenne de 2,9% entre 2016 et 2019 principalement grâce aux Télécommunications et au Commerce.

Cette performance économique et sociale remarquable a pu être réalisée grâce au Plan National de Développement PND 2016-2020 qui visait à consolider la dynamique de croissance en la rendant encore plus inclusive. L’objectif du PND 2016-2020 est la transformation structurelle de l’économie par l’Industrialisation. Ce plan s’élève à 42 milliards d’Euros, dont 62% attendus du secteur privé, soit 29 milliards d’Euros.

La Côte d’Ivoire a fait le choix du secteur privé comme le moteur de sa croissance économique car le Gouvernement a pris la pleine mesure des nombreux défis à relever pour accompagner la transformation structurelle de l’économie ivoirienne. Ainsi, ce sont 14 000 entreprises qui ont été créées en 2019.

Les perspectives de la Côte d’Ivoire étaient de poursuivre une dynamique de croissance économique avec pour objectif de maintenir un taux de 7% par an d’ici 2023. Malheureusement, l’apparition de la pandémie du Covid-19 en mars 2020 a amené le Gouvernement de Cote d’ivoire à revisiter ses prévisions de croissance.

La population

Avec une population estimée à 25,6 millions d'habitants (soit 21% de la population totale de l’UEMOA), la Côte d’Ivoire fait figure de puissance économique sous régionale.

L’inflation

En 2019, le taux d’inflation moyen annuel est ressorti à 0,7%, inférieur à celui de 3% de la norme communautaire de l’UEMOA. 

La consommation

La consommation a tiré avantage du climat d’apaisement de la hausse des revenus et de la création d’emplois. La consommation nationale a augmenté en moyenne de 8,8% entre 2016 et 2019.

Les investissements

Au titre des investissements privés agréées au CEPICI, ce sont plus de 4,525 milliards d’Euros qui ont été enregistrés sur la période 2012 - 2019. L’origine de ces investissements est diversifiée, avec plus de 20% en provenance de l’Europe.

Sur la période 2012-2018, les investissements directs étrangers (IDE) ont connu un taux de croissance annuel moyen de 26%, passant de 577 millions USD en 2016 à 913 millions USD (457 milliards FCFA) en 2018 selon la CNUCED. Ce dynamisme de la croissance des IDE entrants se justifie par les réformes entreprises dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires.

Aujourd’hui la Côte d’Ivoire occupe selon le rapport de Performances DB 2020, les positions de 110ème mondial, soit une progression de 12 places comparativement à l’année 2019, de 11ème en Afrique subsaharienne et de 2ème en zone CEDEAO et UEMOA.

L’adoption de réformes pertinentes a favorisé l’attractivité économique et financière de la destination Côte d’Ivoire auprès des investisseurs et partenaires internationaux. Ces reformes s’articulent autour de 4 axes principaux :

1.    La sécurisation des affaires qui vise à la création d’un cadre juridique approprié aux affaires ;

2.    La facilitation et la simplification des procédures administratives ;

3.    L’Octroi d’avantages fiscaux ;

4.    La mise en place d’un Cadre institutionnel transparent

Les échanges extérieurs

En ce qui concerne les échanges extérieurs, le solde de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 285 milliards FCFA en 2018, après les déficits de 3,6 milliards FCFA (5,5 millions d'euros) en 2017 et 53,1 milliards FCFA (80,95 millions d'euros) en 2016.

Le compte de capital a affiché un excédent de 85 milliards FCFA (129,12 millions d'euros) en 2018 contre 112 milliards FCFA (171 millions d’euros) en 2017, soit un repli de 24% expliqué par la contraction des transactions au titre des transferts de capital.

I-LES ATOUTS DE LA COTE D’IVOIRE

La Côte d’ivoire dispose de nombreux atouts naturels qui font d’elle une terre d’opportunités. Elle dispose :

  • d’un milieu bioclimatique favorable au développement d’activités économiques sur toute l’étendue du territoire national
  • des matières premières agricoles et cultures vivrières abondantes (cacao, café, coton, noix de cajou, hévéa, palmier à huile, riz, maïs…);
  • d’un sous-sol riche en ressources minières et énergétiques (or, diamant, manganèse, coltan, fer…)
  • des infrastructures modernes et de qualité, notamment :
  • de deux ports (Abidjan et San-Pédro) avec des liaisons directes vers l’Europe, les Etats-Unis, l’Asie
  • des connexions ferroviaires de 1260 km reliant la CI au Burkina Faso
  • d’un réseau routier de plus de 82 000 km dont plus de 7 000 sont bitumés
  • de sept (7) aéroports dont deux (2) internationaux (Abidjan et Yamoussoukro)
  • d’un réseau de télécommunications libéralisé avec 7 000 km de fibre optique.
  • d’un approvisionnement fiable en énergie avec un excédent énergétique exporté vers les pays voisins :
  • d’une production électrique de 2 200 MW en 2019 dont 66% thermique et 34% hydroélectrique;
  • de 4 000 MW à l’horizon 2020, dont 67% de gaz, 7% de charbon, 18% d’hydroélectrique et de 8% en autres énergies
  • d’une main d’œuvre abondante, qualifiée et compétitive.

Cependant, les faibles taux de première ou de deuxième transformation de nos matières premières agricoles ouvrent le champ à de vastes opportunités d’investissements dans le secteur agro-industriel. A titre d’exemple, chaque année, 76% des 2 200 000 tonnes de cacao produites (soit 1 672 000 tonnes) et 93% des 690 000 tonnes d’anacarde (641 700 tonnes) attendent d’être transformées localement.

·      Dans le secteur industriel, de nombreuses opportunités existent dans les industries structurantes telles que l’automobile, les industries textiles, la chimie, l’industrie pharmaceutique, la plasturgie, les produits de consommation et les industries manufacturières légères.

·      Au niveau des services, les secteurs de la santé, du transport, de la logistique et de l’hôtellerie ont besoin d’investissements afin de :

§  Résoudre les problèmes liés à l’amélioration des plateaux techniques et de l’offre de soins aux populations ivoiriennes ;

§  Offrir de nouvelles solutions de transport et améliorer la mobilité des populations ;

§  Accroître et moderniser l’offre d’hébergement proposée par les réceptifs hôteliers en Côte d’Ivoire.

·      Le secteur énergétique n’est pas en reste. De nombreux projets sont en route et des opportunités à saisir en vue d’accroître la production énergétique nationale à 4 000 MW.

·      Ouverte sur le monde, la Côte d’Ivoire fait partie des locomotives économiques du continent africain. La Côte d’Ivoire est la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest, un marché de plus de 320 millions d’habitants, à l’échelle de la CEDEAO et de 120 millions d’habitants au niveau de l’UEMOA. Elle contribue à elle seule à 40% du PIB de la zone UEMOA et abrite une proportion équivalente de tout le tissu industriel dudit espace.

II-LES GRANDS PROJETS D’INFRASTRUCTURES ET LEUR MODE DE FINANCEMENT

Dans son discours à la Nation du nouvel an, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA affirmait qu’il est temps de donner une impulsion à la création de pôles économiques régionaux ;

En effet, aujourd’hui la ville d’Abidjan concentre à elle seule la majorité des activités et des centres de décision du pays. Cette forte polarisation a pour conséquence la quasi inexistence de villes fortes en dehors de celle d’Abidjan.

C’est cette tendance que le Gouvernement de Côte d’Ivoire par le biais de son Programme d’Aménagement des Pôles Economiques Compétitifs (PEC) veut inverser en créant des véritables pôles économiques autour des régions et villes de la Côte d’Ivoire.

Le Programme d’Aménagement des Pôles Economiques Compétitifs (PEC) vise à :

  • Mettre en œuvre des projets conformes aux ressources locales endogènes et au profil socioéconomique des zones identifiées ;
  • Impulser les opportunités de développement, les filières économiques clés à développer et les chantiers structurants ;
  • Maximiser la richesse créée et la richesse captée dans chaque région économique ;
  • Minimiser les évasions de richesse dans chaque région économique ;

Les pôles économiques compétitifs de la Côte d’Ivoire couvrent l’ensemble du territoire national et s’adressent à l’ensemble des populations.

Il s’agit de près de 2000 projets pour un investissement global estimé à 42 Milliards d’euros (27 450 milliards Fcfa) et la génération de 930 000 emplois.

Les modes de financement des projets en Côte d’Ivoire sont de trois (3) catégories :

1-  Les financements par Marché Public qui sont des contrats conclus pour répondre aux besoins en matière de travaux, de fourniture ou de services. Ils sont régis par le Code des Marchés Publics.

2-  Les financements de projets par Partenariat Public/Privé (PPP) qui sont de deux (2) types : (i) les PPP Institutionnels et (ii) les PPP de type contractuel (BOT, concession, contrats d’exploitation, etc).

3-  Le troisième mode de financement des projets est celui des investissements initiés par le secteur privé : La Côte d’Ivoire a fait le choix du secteur privé comme le moteur de sa croissance économique car le Gouvernement a pris la pleine mesure des nombreux défis à relever pour accompagner la transformation structurelle de l’économie ivoirienne.

L’atteinte des objectifs du Plan National de Développement (PND) passe par l’amélioration du climat des affaires en Côte d’Ivoire. Le climat des affaires s'est donc nettement amélioré et notre économie est redevenue attractive aux yeux des investisseurs tant nationaux qu’internationaux, en témoignent le volume des investissements directs étrangers attirés et l’évolution du nombre des entreprises créées au niveau du Guichet unique du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’ivoire.

Par ailleurs, un Code des Investissements a été élaboré en vue d’encourager les investissements nationaux et internationaux en Côte d’Ivoire.

Il a pour objectif de favoriser (i) le développement durable par des investissements productifs et socialement responsables en Côte d’Ivoire, (ii) le développement régional, (iii) la valorisation du contenu local et (iv) la compétitivité des entreprises.

Plusieurs modes d’incitations y sont et je peux à titre d’exemple en citer quelques-unes :

o   La combinaison des mécanismes d’Exonérations fiscales et de Crédits d’Impôts ;

o   Le renforcement des avantages en phase d’investissement :

o   L’exonération totale des droits de Douane ;

o   La suspension de la TVA pendant la phase d’investissement ;

o   L’amélioration des avantages en phase d’exploitation ;

o   Les exonérations directes d’impôts qui constituent des vacances fiscales sur une certaine période;

o   Les Crédits d’impôts imputables sur les autres prélèvements dus par le bénéficiaire de l’agrément pendant la durée des avantages, etc…

Plusieurs autres codes sectoriels, permettent également de favoriser des investissements dans des secteurs spécifiques du pétrole, de l’électricité, de l’hydraulique, etc…

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, avant de clore mon propos de ce jour, rappeler que selon les prévisions de croissances revisitées depuis la propagation de la maladie à coronavirus (covid-19), la croissance économique de la Côte d’Ivoire estimée à 7,2% en 2020 serait réduite presque de moitié pour s’établir à 2,7% dans l’hypothèse d’une maitrise de la pandémie en juillet 2020.

Afin d’atténuer l’impact négatif de la crise sur les activités économiques formelles et informelles et favoriser les conditions d’une reprise rapide, le Gouvernement ivoirien s’est engagé à mettre en œuvre de manière diligente et efficace un plan de riposte sanitaire dont le plan de soutien économique, social et humanitaire évalué à 1700 milliards de FCFA, soit 5% du produit intérieur brut (PIB).

Ce plan se décline en trois (3) principaux axes, à savoir : (i) les mesures de soutien aux entreprises, (ii) les mesures d’appui à l’économie et (iii) les mesures sociales en faveur des populations.

C’est dans ce contexte que le Gouvernement ivoirien veut mettre l’accent sur la continuité et l’achèvement des projets d’investissement tant dans le secteur public que privé, pour apporter les investissements nécessaires à la transformation structurelle de notre économie.

La Côte d’Ivoire est engagée sur le sentier d’une croissance forte et soutenue grâce à un secteur privé dynamique et compétitif.

L’environnement des affaires dans notre pays est en constante amélioration par l’adoption de réformes institutionnelles et structurelles engagées par l’Etat.

Les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire bien qu’étant en baisse en 2020 du fait de la maladie à coronavirus, resteront prometteuses et soutenues en 2021 grâce à la mise en œuvre des projets structurants qui y découleront.

L’Etat de Côte d’Ivoire encourage donc les investisseurs dans les secteurs privé et public à continuer d’orienter leurs capitaux réinvestis et vers la destination Côte d’Ivoire et ainsi apporter des réponses concrètes au développement du pays.

Je vous remercie de votre aimable attention.